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Le bio mise sur le local pour résister à la crise



Par Matthieu Combe 11 juillet 2023


Face à la crise, la vente directe en bio fait de la résistance. // PHOTO : Adobe Stock

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Face au recul de la consommation des produits bio, l’Agence bio appuie sur les avantages écologiques du secteur. Elle souligne également son apport à la souveraineté alimentaire nationale pour booster la consommation de ses produits.

Dans tous les segments de marché, le bio connait la crise. Le marché a perdu 600 millions d’euros pour s’établir à 12,1 milliards d’euros en 2022. Que l’on parle de grandes distributions, d’enseigne spécialisées, d’artisanat ou encore de magasin bio en ligne, les ventes reculent partout. Seules les ventes à la ferme résistent en hausse de 3,9 %. Les raisons sont multiples : lien et confiance avec les producteurs, qualité jugée supérieure des produits et l’information sur les pratiques agricoles. « Le local, c’est à 1 à 2 % des achats alimentaires des Français, mais en bio, c’est 13 % du marché », s’est ainsi félicitée Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio, lors de sa conférence de presse annuelle le 1ᵉʳ juin 2023 à Bordeaux.

43 % des fermes bio françaises vendent ainsi en direct au consommateur au moins une partie de leur production. Les pratiques restent diverses : vente à la ferme, paniers bio, marchés et vente par correspondance. Si la vente directe se développe, elle ne représente toutefois que 12,6 % de la valeur des ventes en France, selon les chiffres de l’Agence bio.

Pourquoi consommer bio est-il plus écologique ?

Les importations de produits bio sont passées de 32 % en 2021 à 30 % en 2022. En excluant les produits tropicaux (fruits exotiques, café, thé, cacao…), le taux d’importation se réduit à 17 %. La France est quasiment autonome en produits laitiers bio, en œufs et en vin bio, selon les chiffres de l’Agence bio (99 % de production nationale). Les viandes fraîches et transformées tiennent également une bonne place, avec 95 % des produits bio consommés d’origine France. Les légumes ne s’en sortent pas mal trop mal avec 83 % de « made in France ».

« Le bio est vecteur de localisme et de souveraineté alimentaire », défend Laure Verdeau. La souveraineté alimentaire, ce n’est pas que le taux d’autosuffisance de ce que l’on consomme, c’est également la capacité à produire sans importer d’intrants. Or, le bio interdisant les engrais azotés qui sont majoritairement importés est vecteur d’une forme d’autonomie. »

D’après le 20ᵉ baromètre de perception et de consommation des produits biologiques publié en mars 2023, 82 % des Français pensent que l’agriculture biologique contribue à préserver l’environnement, la qualité des sols et les ressources en eau. Le premier frein déclaré à la consommation de produits alimentaires bio reste toutefois le prix.

Faire décoller la consommation bio en France ?

En 2022, l’agriculture biologique représentait 10,7 % des surfaces agricoles, avec pour objectif d’atteindre 18 % en 2027. Elle représentait aussi 14,2 % des fermes, 16,3 % de l’emploi agricole. Si la France se situe au 13ᵉ rang européen en termes de pourcentage des surfaces cultivées en bio, elle se hisse en première position en termes de surface en nombre d’hectares.

Malgré tout, la part des produits bio dans le panier alimentaire des Français a reculé de 0,4 point en 2022 pour s’établir à 6,4 % en 2022. « Cela nous met au niveau des États-Unis », compare Laure Verdeau. Pendant ce temps, les Danois mangent à 13 % bio ; les Suédois, les Autrichiens, les Suisses, les Luxembourgeois à plus de 10 %. « Si demain, on atteignait ces scores-là, notre marché du bio serait à plus de 30 milliards [d’euros] », prévient la directrice de l’Agence bio.

Face à la défiance envers le bio qui s’installe et se nourrit d’un manque d’informations, l’Agence bio rappelle via communiqué qu’ « il est nécessaire que les citoyens/consommateurs soient régulièrement informés sur les bienfaits du bio et outillés sur les moyens pour manger plus de bio au quotidien quel que soit leur budget ». Elle a opéré en 2022 la campagne #bioreflexe, qu’elle souhaite reproduire cette année.


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