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Bio augmentée – défi n°2 : Bio ET local / L’interview minute de Sauveur Fernandez, l’Eco novateur


Sauveur Fernandez.


Après la défi n°1 de la désirabilité, Sauveur Fernandez éclaire sur les avancées récentes du locavorisme et le grand mariage annoncé avec la filière bio.

Bio Linéaires : Selon toi, comment les magasins et marques de la bio spécialisée perçoivent-elles le locavorisme ?


Sauveur Fernandez : Le local est devenu avec le temps un imaginaire de consommation plus attractif que le bio, qui ne l’a pas vu venir. Ses valeurs émotionnelles (proximité, relationnel, authenticité, petite taille) sont plus désirables que de dire « bio – bon – sain – filières ».


Aux États-Unis, le locavorisme est souvent un argument phare visible dès la page d’accueil du site. C’est loin d’être le cas chez nous…



Le locavorisme s’affiche dès la page d’accueil sur l’américain Whole Foods Market, le premier épicier bio de la planète.

BL : Qu’est-ce qui explique ce sous-éclairage du local par les spécialistes du bio ?


S. F. : C’est surtout les difficultés de mise en place, dont la micro-logistique, très particulière. C’est compliqué aussi de traiter avec une multitude de petits fournisseurs. Beaucoup d’acteurs bio pensent d’ailleurs qu’il est pour cela impossible de dépasser les 40 % (loin d’être atteint en plus). On atteint les 60 % aux USA pour les plus dynamiques, toutes tailles confondues…


Certaines enseignes sont aussi empêtrées par des centrales classiques construites à grand frais, et taillées pour du gros volume de marques nationales. Tout le contraire d’une appro locale…

BL : Quelles sont les évolutions du local ?


S. F. : Elles sont nombreuses (voir le dossier*). Les deux plus importantes sont :


1/ Nous passons du produit local au magasin locavore : 1 300 magasins nés en quelques années vs 3 200 magasins bio…


2/ Le local va rapidement signer la notion même de qualité d’un produit. Pour l’instant en magasin bio, le graal est le 100 % Made in France. Mais en 2030 (donc demain) ce sera plutôt « made in ma région » et même « ma ville » pour les produits bio+.


Les marques nationales installées vont devoir s’adapter en décentralisant leur outil de production par grande régions, au lieu d’un site unique. Le tout est de revenir à une logique de bon sens : le client averti va trouver bientôt normal d’avoir de « vraies » crêpes bretonnes récoltées et fabriquées en Bretagne…


Lier fabrication et matières premières locale dans un même bassin est l’avenir et le devoir d’une filière bio engagée dernière génération et militante du terroir pour tous.


La bio sera locavore ou ne sera pas !

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